Starting block : la création juridique d'une SAS

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Ça y est, on a enfin créé la boîte, enfin la capsule, enfin la webcapsule !

Pour ceux qui auront côtoyé le projet, cela fait six mois qu'on annonce à qui veut l'entendre que, dès la semaine prochaine, la structure est sur pieds.

Comme on a plutôt navigué à vue sur le sujet, on se permet un retour d'expérience.

Etape 1 - L'enthousiasme

On se lance. On veut des clients, des stagiaires, on prévoit l'entrée en bourse : il nous faut une immatriculation au plus vite.

Là, on apprend qu'en théorie, cela peut prendre moins de 48h de créer son entreprise.

C'est certain donc, fin de semaine pro, tout est dans la boîte.

De notre côté, après tout, il nous est seulement demandé deux choses : rédiger des statuts et déposer le capital à la banque.

Etape 2 - La rédaction des statuts

Pour les statuts, deux options s'offrent à nous : les rédiger par nous-mêmes ou déléguer leur rédaction à un cabinet d'avocats/d'experts comptables.

La deuxième option est tentante, mais d'une part, elle est chère - le coût d'un avocat est d'à peu près 250€/heure. D'autre part, pas tant qu'on soit grippe-sou, mais comme il s'agit des règles du jeu de la société, et qu'on espère y bien jouer, on décide de prendre le temps d'en comprendre les clauses et de choisir celles qui nous correspondent le mieux.

Ainsi, on achète aux greffes deux trois modèles de statuts - les statuts de toute entreprise sont publics même si en accès payant - et on se rend compte qu'en fin de compte, il n'y a que deux clauses auxquelles on tienne spécifiquement, l'instauration du droit de préemption et une clause d'agrément. Nos statuts resteront relativement classiques ; leur rédaction nous prend un bon mois.

Etape 3 - Expert comptable et optimisation

Une fois connu le montant du capital et les statuts, on constate que créer la société engendre de nombreux frais. L'expert comptable, l'assurance, le compte en banque, une mutuelle... on arrive vite autour de 400€ par mois. En outre, l'accès à certaines bourses, programmes d'accompagnement est limité dans le temps et le décompte commence à date de création. Bien que l'on trépigne d'impatience, il est donc préférable de reporter le plus longtemps possible la création. Il n'empêche novembre arrive, tout est prêt et l'on s'apprête à appuyer sur le bouton "décollage de la fusée" lorsque... notre expert comptable nous conseille, à nouveau, pour des raisons d'optimisation fiscale, de reporter la création de la société à début janvier. Nous voici donc en 2022.

Etape 4 - Les plateformes web

Pour le dépôt de capital, nous passons par Shine. Cela est censé prendre trois jours tout compris. Leur service est réactif, on avance ! Et puis nos documents sont refusés une première, une deuxième, une troisième... environ dix fois et la banque en ligne semble vouloir jouer un roman écrit par Kafka. Elle nous apprend que nous n'habitons pas là où nous habitons ou que telle signature est trop différente de celle sur le passeport. On insiste et au bout de vingt jours environ, on réussit enfin à déposer le capital sur notre compte ! Dommage, on a dû, entre temps, repousser l'idée de démarrer des stages.

Une fois déposé le capital, commence l'envoi des statuts aux greffes. Nous passons pour ce faire par Captain Contrat. Les démarches sont cette fois plus simples mais rajoutent à nouveau une quinzaine de jours tout compris.

Enfin, six mois après avoir annoncé la création de l'entreprise, on dispose du KBIS, le 02/02/2022. Espérons qu'un tel chiffre, au moins, veille à nous porter chance !

Bilan

L'adage qui veut que l'administration soit une affaire complexe, insatiable et insaisissable a été ici confirmé. Mais, dans ce long mille-feuille, on a pu trouver un expert comptable qui nous convienne et, à rebours du premier élan, retrouver une banque traditionnelle.

Enfin, alors que l'on croyait tout bon, tout en règle et d'équerre, on apprend qu'il nous faut désormais nous inscrire aux impôts, à l'URSSAF, aux caisses...